L'armement du poilu
Fusil Gras 1874 M80
Le fusil Modèle 1874 était en fait une transformation relativement simple du fusil Chassepot modèle 1866 en arme à cartouche métallique. Cette transformation avait été proposée par le commandant Basile Gras en 1873 et acceptée en 1874. Des dizaines de milliers de fusil Chassepot furent transformés en fusil Gras (le modèle 1866-1874), en plus des fusils Gras neufs de manufacture qui furent fabriqués à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires (2 500 000 environ).
La modification M80 désigne les fusils Gras qui ont subi une très légère modification de la boîte de culasse afin de limiter le risque de blessure aux yeux en cas de rupture d’étui et d'échappement des gaz, accident très courant à l'époque ; le tireur est alors gravement blessé par les gaz, très brûlants.
Malgré cela l'arme acquit une excellente réputation de robustesse et d’efficacité.




Baïonnette modèle 1874


Fusil Lebel modele 1886-M93
Le fusil modèle 1886, ou fusil Lebel, a été adopté par l'Armée française en mai 1887. Il a été très largement utilisé comme fusil d'infanterie jusqu'aux lendemains de la Première Guerre mondiale, à un moindre degré jusqu'à la Seconde Guerre mondiale puis pendant les conflits de décolonisation pour équiper les troupes supplétives. Il fut officieusement baptisé du nom d'un des membres de la commission qui a contribué à sa création : le colonel Nicolas Lebel.
De calibre 8 mm, le fusil modèle 1886 peut contenir dix cartouches, dont huit qui se logent dans le fût situé sous le canon, plus une dans le transporteur et une dans la chambre. Le fusil Lebel a introduit la modernité dans l'armement portatif mondial en remplaçant pour la première fois l'ancienne poudre noire par la poudre sans fumée à base de nitrocellulose (la « poudre B », pour poudre blanche, par opposition à la poudre noire). Ces progrès techniques vont permettre à l'armement portatif d'atteindre des vitesses initiales très élevées et des portées extrêmes pour un projectile dépassant les 4 kilomètres (4 400 mètres avec la « balle D » du fusil Lebel.



Cartouches et projectiles modèle 1890 retrouvées dans un bois de la forêt d'Argonne


Baïonnette modèle 1886 1er type - Rosalie




Fusil Berthier modele 1907-15
Les mousquetons et les fusils Berthier constituent un ensemble d'armement cohérent fondé sur le mécanisme de chargement Mannlicher sur une base de Lebel modèle 1886 pour l'armée française à partir de 1890 et qui participe à la Grande Guerre, la guerre du Rif, la seconde Guerre mondiale, la guerre d'Indochine et guerre d'Algérie.
Un civil, Émile (ou André) Berthier, chef de bureau à la Compagnie des chemins de fer algériens Bône-Guelma propose un mousqueton sur la base d'un fusil identique au Lebel mais avec un système de chargement Mannlicher. En 1887, il propose son invention au Comité de l'Artillerie qui le refuse et qui l'éconduit. Il corrige ses plans et propose à nouveau son projet en mai 1888. Il reçoit alors un avis favorable d'essai.
Au commencement de la guerre, les manufactures d'armes de l’État sont dans l'incapacité de relancer la production du Lebel, la majorité des machines-outils (à part celles destinées à la fabrication des canons) ayant été transformées pour d'autres usages. Les machines-outils subsistant à Tulle suffisent à peine à assurer la réparation des armes revenant du champ de bataille. Il est donc décidé d'entreprendre la fabrication à grande échelle d'un fusil sur la base du Mle 1907.
En 1915, ce fusil est officiellement adopté par le ministère de la guerre. Il reçoit donc l'appellation fusil Mle 1907 modifié 1915 ou 07/15. De fait, le Berthier se substitue progressivement au Lebel.



Baïonnette modèle 1886-15



Mousqueton artillerie Berthier modele 1892 - M16
Le mousqueton d'artillerie diffère essentiellement de la carabine de gendarmerie par son sabre-baïonnette Mle 1892 qui à plus une vocation d'outil que d'arme. Un sabre baïonnette étant une baïonnette possédant une lame pouvant servir de machette.
C'est une arme trapue, courte mais facile à utiliser. Le mousqueton Berthier était apprécié des soldats, pour sa compacité dans les tranchées, il sera aussi populaire pour son recul viril donnant une impression de puissance au tireur.
De plus, son canon étant plus court, la poudre n'y brûle pas entièrement d'où une flamme de 30 à 40 cm en sortie de canon : de quoi impressionner le tireur et l'ennemi.



Baïonnette modèle 1892 M15 2eme type



Revolver modèle 1892 calibre 8mm
Le revolver d'ordonnance modèle 1892 fut fabriqué par la Manufacture d'armes de Saint-Étienne. Il fut l'arme de poing réglementaire de l'Armée française jusqu'à son remplacement par les pistolets semi-automatiques MAS 1935 et MAC 1950.
Issus de prototypes essayé en 1885 et 1887, le Mle 1892 a été produit à Saint-Étienne entre 1893 et 1924 à plus de 350 000 exemplaires. Il existe en version civile, sans le marquage « Manufacture d'armes de Saint-Étienne ».

VESTIGE: Revolver 1892 trouvé dans un recoin d'une caserne

Vengeur de 1870 modèle 1916
Le conflit évoluant de la guerre de mouvement à la guerre de position, les conditions de combat vont elles aussi évolués.
En effet, la guerre de position, notamment dans les tranchées, vas favoriser les combats rapprochés. Le besoins ce fait donc sentir d’équiper les troupes de poignard.
Un de ces couteaux de tranchée français les plus courant , il est souvent appelé "le vengeur de 1870" car cette fière devise était parfois gravée sur la lame, à ras de la garde. Il a été produit par divers établissements :la coutellerie Besset de Thiers. A Bourgade (avec une tête de chinois), S.G.C.O, et quelques autre. La lame est à double tranchant, de même style que celle du couteau de tranchée américain MK1 fabriqué en France. La longueur totale est de 280 mm environ, et il pèse 150 grammes seulement (215 grammes avec le fourreau). La lame se prolonge par une soie jusqu’a l’extrémité de la poignée, qui est assez solidement fixéé par un écrou sur le filetage de la soie. La garde est largement dimensionnée (78mm), et la poignée de bois lisse, réminiscence de celle du couteau d’abordage de la Marine, a une section légèrement ovale, et offre une prise excellente.Le fourreau est en tôle mince, le passant de ceinturon, de large ouverture (75 mm) est constitué par une tige métallique recourbée dont une extrémité aplatie, a été enfilée à mi-hauteur du fourreau en cours de fabrication, avant que ce dernier ait été rabatu et brasé ; ce passant est fixé par un rivet à la partie superieure du fourreau. Le seul reproche sérieux que l’on puisse faire à l’arme est de ferrailler très rapidement ; on a beau essayer de resserrer l’écrou de fixation du manche pour rattraper le jeu, la garde remue facilement et bruyament sur la lame , il en va de même pour le passant de ceinturon, malgré (ou a causse de) son montage économique et ingénieux.



Le couteau de tranchée
En 1914, l’équipement du soldat ne comportait pas de couteau mais, avec la guerre de tranchées, on s'aperçoit très vite que le maniement du fusil prolongé de sa longue baïonnette, pose problème lors des combats au corps à corps. Le couteau s'impose rapidement comme une nécessité.
Certains poilus préfèrent s'équiper seuls. Ces derniers commandent ainsi à leurs proches des couteaux du type de celui qui suit.
Le fourreau artisanal a été réalisé dans une toile de guêtre.


Un couteau artisanal
Avec manche en cuivre

Coupe-coupe tirailleur sénégalais 1916
Le corps des tirailleurs sénégalais fut créé en 1857 par le général Faidherbe, gouverneur du Sénégal. À l’origine, les soldats africains de ces unités d’infanterie étaient des Sénégalais. Au fur et à mesure des conquêtes coloniales, d’autres Africains s’engagèrent. Le terme de tirailleurs sénégalais fut conservé bien que les Sénégalais ne fussent plus qu’une petite minorité parmi des soldats qui venaient
de tous les territoires de l’Afrique occidentale et de l’Afrique équatoriale françaises, correspondant à 14 pays de l’Afrique d’aujourd’hui : Mauritanie, Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Bénin, Togo, Niger, Tchad, Centrafrique, Cameroun, Gabon et Congo.





La grenade foug (1905)
Ou grenade "citron"
Les grenades Foug tiennent leur nom de la fonderie de FOUG en Meurthe et Moselle crée en 1905 par C. CAVALLIER (1854-1926), industriel possédant plusieurs usines sidérurgiques et de charbonnage en Lorraine. Ces autres usines étant en territoire occupé, Foug sera la seule usine de la Société disponible et fabriquera rapidement des munitions de guerre, malgré la proximité du front et les incursions des avions ennemis.



Cartouche de 37 mm Mle 1885 - Boulet perforant (perce-chaudière)

Le canon de 37 modèle 1916 TR (tir rapide)
Ce canon de petit calibre était servi par l'infanterie dans des pelotons spécialisés. Mobile, à tir rapide, de faible encombrement, facilement dissimulable et trés précis, il accompagnait l'infanterie dans toutes les circonstances du combat. Il a dabord été conçu pour détruire par un tir de plein fouet les mitrailleuses visibles, mais était efficace contre les troupes prises par un tir d'enfilade.


Char Renault FT 17
Equipé avec un canon de 37mm